Démocratie contre fanatisme, un combat inégal
Ceux qui sortiront des prisons israéliennes sont des terroristes. Celles et ceux qui ont été enfermés dans les tunnels depuis le 07 octobre ne seront jamais libérés. Quand ils pourront enfin inspirer l’air libre, ils continueront longtemps à vivre et revivre le cauchemar que les barbares leur ont fait endurer.
Des centaines de terroristes libérés pour quelques innocents relâchés: ce n’est pas un échange. D’ailleurs entre la démocratie et le fanatisme, il ne peut pas y avoir d’échange, encore moins de dialogue. Il n’y a que rapport de forces. Et question force, le Hamas est imbattable car à celle-ci il ajoute la perversité, comportement dont sont incapables les démocraties, le peuple ne leur pardonnerait pas.
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Vous sablez le champagne, vous dansez de joie, vous exultez !
Mais ne vous réjouissez pas trop vite, car maintenant qu’il est mort, vous n’aurez plus de diable à montrer du doigt. Vous devrez vous passer de ce personnage qui, par ses provocations, ses excès et ses horreurs, était pour vous, en déversant des flots d'invectives, l'occasion de ne pas penser, de ne rien proposer, de ne rien construire.
Il vous faudra exister et penser par vous-mêmes.
Sans l’aide d’un repoussoir.
Sans diaboliser, sans qualifier d’extrême droite celle ou celui qui pourrait mettre en doute vos convictions.
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La plus belle boutade de ce début d’année
À un député parisien qui tente :
« Surtout pour la reconstruction de Mayotte il ne faut pas oublier les Comores »,
la députée de la 1° circonscription de Mayotte répond (à propos des migrants venant des Comores qui s’installent illégalement sur le sol français):
« Prends-les chez toi puis tu m’expliqueras comment tu les gères. »
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Belles pages : Jean-Jacques Rousseau
Nous vivons des temps de violence, où les actes les plus vils sont à peine condamnés, et encore pas toujours, car le pire des criminels, il faut le comprendre. C’est ce qu’affirment ces nouveaux maîtres en sociologisme : la vie, l’origine, l’enfance, la couleur de peau, le quartier, le mal-être : autant de raisons qui mènent au crime. A force de regarder les circonstances, il n’y a plus de criminel à juger, encore moins à condamner.
Ce serait donc la société qu’il faudrait juger, ce monstre tout puissant qui règlerait la vie de chacun, qui dicterait nos pensées et nos actes, nouveau « Très-haut » qui ferait de nous des « riens du tout », êtres impuissants car simples fantassins d’une troupe, d’une ethnie, êtres perdus dans la tour d’un faubourg.
En ces temps de violence où la société, responsable de tout, innocente tout le monde, il est bon de relire ce qu’un philosophe des Lumières disait de l’homme, cet être unique, capable du meilleur comme du pire:
"Il est donc, au fond des âmes, un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d’autrui, comme bonnes ou mauvaises, et c’est à ce principe que je donne le nom de conscience.
Trop souvent la raison nous trompe, et nous n’avons que trop acquis le droit de la récuser : mais la conscience ne trompe jamais ; elle est le vrai guide de l’homme ; elle est à l’âme ce que l’instinct est au corps ; qui la suit, obéit à la nature et ne craint point de s’égarer…
Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m’élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m’égarer d’erreurs en erreurs, à l’aide d’un entendement sans règle et d’une raison sans principe."
Jean-Jacques Rousseau : Emile, Profession de foi du Vicaire savoyard.
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Ohad Yahalomi (49 ans) Ofer Kalderon (53 ans)
Capturés le 7 octobre 2023 par le groupe terroriste du Hamas, nos deux compatriotes sont toujours en captivité. En ces jours de fête, à l’occasion de Noël et de la fin d’une année qui pour eux (comme pour les autres otages) a dû être une année de souffrance, comment ne pas penser à eux ?
Penser à eux bien sûr, mais surtout mettre en œuvre tous les moyens possibles pour leur libération !
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Dignité
Madame Pelicot a subi de terribles épreuves, dont la pire : un procès qu’elle a suivi sans faillir de bout en bout, à l’écoute de propos parfois infamants. Plus encore que le courage, comment ne pas admirer la sagesse de cette dame qui, à la sortie du tribunal déclare :
"J'ai confiance à présent en notre capacité à saisir collectivement un avenir dans lequel chacun, femmes et hommes, puissent vivre en harmonie, dans le respect et la compréhension mutuelle."
Plus que les actes criminels des cinquante personnes mises en cause, ce sont ces mots que l’Histoire retiendra.
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Mais enfin, qu'est-ce qui nous manque?
Que François Bayrou soit nommé premier ministre, je n’y vois pas le retour de l’ancien monde, comme je l’ai entendu à la radio. Certes, l’homme n’est pas tout jeune…et alors ? La compétence n’a rien à voir avec l’âge des artères. On peut agir bêtement à 20 ans et intelligemment à 73 ! Là où par contre on peut s’inquiéter, c’est que ce choix ne répond pas, mais alors pas du tout à ce que les français ont demandé lors des dernières élections : un changement radical de politique.
Ce qui nous manque, ce n’est pas un négociateur sachant parler aux partis politiques, mais une personne qui écoute les français, qui s’adresse à eux. Quelqu’un qui entende les gens des villages dépourvus d’école, de bureau de poste, de médecin.
Quelqu’un qui entende les agriculteurs qui respectent les normes qu’on leur impose et voient entrer dans le pays des produits qui ne sont pas soumis aux contrôles.
Quelqu’un qui constate que les françaises ne s’aventurent plus dans les rues car elles craignent les agressions, quand d’autres sont obligées de se voiler pour ne pas être désignées comme mécréantes.
Quelqu’un qui refuse que des travailleurs vivent dans la pauvreté, quand des inactifs ont droit à l’entraide de l’état et des associations.
Quelqu’un qui accorderait à tous les enfants le droit de savoir lire et compter.
Bref, ce qui nous manque, c’est une personne qui détermine les tâches à accomplir, qui fixe un cap, un objectif national.
Mais c’est trop pour un premier ministre. Il y a tant à faire. Ce qui nous manque, c’est un président.
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Quelques mots de Montesquieu
« Il y a dans chaque État trois sortes de pouvoirs : la puissance législative, la puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécutrice de celles qui dépendent du droit civil.
Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps ou pour toujours, et corrige ou abroge celles qui sont faites. Par la seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou reçoit des ambassades, établit la sûreté, prévient les invasions. Par la troisième, il punit les crimes ou juge les différends des particuliers. On appellera cette dernière la puissance de juger ; et l’autre, simplement la puissance exécutrice de l’État.
La liberté politique, dans un citoyen, est cette tranquillité d’esprit qui provient de l’opinion que chacun a de sa sûreté ; et, pour qu’on ait cette liberté, il faut que le gouvernement soit tel qu’un citoyen ne puisse pas craindre un autre citoyen.
Lorsque dans la même personne ou dans le même corps de magistrature la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice il n’y a point de liberté, parce qu’on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement.
Il n’y a point encore de liberté si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait arbitraire ; car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d’un oppresseur. »
Esprit des Lois, livre XI, ch.6
80 ans après le crime
Peut-on mettre sur le même plan la guerre et le terrorisme ? Pouvait-on mettre sur le même plan la guerre de 1939-1945 qui a fait des millions de morts soldats et civils et l’extermination de millions de personnes à cause de leur origine ethnique ou religieuse ? Non. Pourtant dans les deux cas on a tué des innocents. Mais dans le second, c’est un état raciste qui a choisi les victimes. Le génocide était préparé et planifié. « Solution finale » deux mots pour dire : extermination d’un peuple.
80 ans après le crime, le 7 octobre 2023, des hommes, des femmes et des enfants ont été torturés et tués, non pas parce qu’ils combattaient, mais parce qu’ils existaient. Massacrés parce qu’ils étaient juifs. Bien que la nouvelle mouture de la charte du Hamas (en 2017) déclare que le mouvement
« …ne lutte pas contre les juifs parce qu’ils sont juifs, mais contre les sionistes qui occupent la Palestine. »
L’article 7 de la Charte de 1988 dit:
« Le messager d’Allah a déjà parlé du temps où les musulmans combattront les juifs et les tueront… »
Au-delà de l’antisémitisme affirmé des terroristes du Hamas, comment ne pas voir que l’objectif de ces individus est politique : la disparition de l’état d’Israël ? Et religieux : l’instauration de la charia « du fleuve jusqu’à la mer » ?
Il faut rappeler cela avant de se lancer dans une critique de la violente réplique de l’état d’Israël. Celle-ci est en effet meurtrière, mais si elle l’est autant, n’est-ce pas parce que le Hamas méprise le peuple palestinien, l’utilisant comme bouclier face aux attaques israéliennes ?
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Ils ont des yeux et ne voient point...
Bien sûr, il faut craindre ce nouveau fascisme qui, sous les slogans « Free Palestine » et « Halte au génocide », couvre la voix d’une chanteuse à l’Eurovision, met une cible dans le dos de personnes dont le nom a une consonnance juive, interdit les manifestations de femmes solidaires des victimes du pogrom du 7 octobre, décide qui peut venir s’exprimer à l’Université, organise la chasse aux supporters israéliens dans les rues d’Amsterdam, mais se tait quand une fillette est agressée et violée parce que juive.
Bien sûr qu’il faut craindre ce nouveau fascisme dont le carburant (sauf pour les aveugles et les sourds) est l’islamisme !
L’apathie, l’indifférence, le silence de beaucoup de nos concitoyens ainsi que d’une grande partie de la sphère médiatique vis-à-vis des progrès inquiétants de l’antisémitisme me rappellent cette parabole de la Bible :
Ecoutez ceci, peuple insensé et qui n’a point de cœur ! Ils ont des yeux et ne voient point, ils ont des oreilles et n’entendent point. (Jérémie 5.21)
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Courage est une femme
Elle se promène, nue
Ou presque. C’est sur la place, les gens tournent,
Nonchalants
Ou pas. Ils passent et repassent,
Femmes vêtues de noir,
Hommes bigarrés, interloqués, fascinés
Ou presque, confondus oui confondus.
Sur place hormis les femmes, pas d’uniforme.
Elle se promène, virevolte, revient sur ses pas :
Démarche lente et mesurée.
Que deviendra-t-elle, qui sait ? Peut-être
Une bonne étoile,
Un sauveur inattendu,
Voleront à son secours ?
Mais de nous ici
Elle ne peut rien attendre,
Car même pour les plus ardentes féministes,
Après une semaine de courageux combats,
Aujourd’hui
C’est dimanche.
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Sur l’art de se taire
Il ne participa pas à la marche contre l’antisémitisme qui réunit 180.000 personnes quelques jours après le pogrom du 7 octobre 2023. Absence pour ne pas diviser ? Mais ceux qui divisent ne sont-ils pas ceux qui ne supportent pas l’existence de l’autre ? L’antisémitisme est un suprême instigateur de haine et de discorde.
Il qualifie les bombardements israéliens sur Gaza et le Liban d’actes de barbarie, alors que chacun sait (lui le premier) que les terroristes islamistes du Hamas et du Hezbollah utilisent les populations comme bouclier humain.
En réduisant la naissance de l’état d’Israël à une décision de l’ONU, il falsifie l’histoire, tirant un trait sur les persécutions des communautés juives en Russie tsariste et en Europe de l’est, et le vœu des juifs de créer enfin leur propre état, vœu des pionniers du sionisme, formulé en 1917 par le ministre Balfour.
Faut-il rappeler à ce président qu’il s’est passé quelque chose dans les années trente et quarante en Allemagne et en Europe, et que cette chose abominable a conduit les survivants à fonder leur propre pays ?
Il y a quelques jours un garçon a été violemment agressé parce qu’il était gay et juif. Des passants courageux sont intervenus et lui ont peut-être sauvé la vie. Par contre l’émotion n’a pas submergé les ondes de nos radios. Quant au président, il n’a rien dit. N’était-ce pas son rôle de condamner des actes qui, en agressant les homosexuels et les juifs, s’en prennent l’humanité tout entière ?
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Tergiversations
Dans ses Essais (livre II, 12) Michel de Montaigne évoque l’instabilité de nos jugements. Ceux-ci varient selon nos affections, nos plaisirs et nos souffrances. Avec courage, il avoue :
« En mes écrits mêmes, je ne retrouve pas toujours le sens de ma première pensée ; je ne sais ce que j’ai voulu dire et m’échaude souvent à corriger et y mettre un nouveau sens, pour avoir perdu le premier, qui valait mieux. Je ne fais qu’aller et venir : mon jugement ne va pas toujours en avant ; il flotte, il vague,
…comme une frêle barque surprise sur la vaste mer par un vent furieux. (Catulle, XXV, 12) »
L’instabilité des jugements est un mal qui touche malheureusement un homme que vous connaissez bien. Capable d’affirmer un jour le contraire de ce qu’il avait dit la veille, c’est bien ce que relevait Montaigne pour lui-même. Le philosophe en avait conscience. Mais l’homme dont je parle a une particularité : il est homme d’état, en charge du pays. Si ses jugements varient selon ses affections, ses plaisirs et ses souffrances, qu’il prenne sa liberté, qu’il peigne, qu’il sculpte, qu’il chante ou anime des spectacles, pour un succès assuré et surtout sans promesses à tenir à des millions de français qui ne sont pas assez intelligents pour comprendre ses tergiversations.
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Ohad Yahalomi, Ofer Kalderon
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Marzieh Hamidi
« Chaque matin, quand j'ouvre mon compte Instagram ou Twitter, je découvre des messages terribles. Ils m'envoient des photos de leurs sexes, des messages vocaux : « Je veux te violer » Je dois affronter toute cette violence chaque jour, mais si je laisse tomber, si je reste à la maison, que je pleure et que j'ai peur, ce sont eux qui gagnent ! » (source : RFI, 12 septembre 2024)
Ces mots sont de Marzieh Hamidi, une femme afghane réfugiée en France sous protection policière. Réfugiée, non seulement parce qu’elle est une femme, mais parce qu’elle combat la dictature des talibans dans son pays et le sort terrible qu’ils réservent aux femmes en leur imposant de se cacher les yeux, en leur interdisant de s’instruire et de pratiquer le sport.
Aujourd’hui, par son combat courageux, Marzieh Hamidi risque sa vie dans notre pays. Le plus inquiétant, c’est que les menaces de viol et de mort qu’elle reçoit viennent du monde entier. Inquiétant, parce que cela montre l’étendue du fléau incarné par l’islamisme.
Croyez-vous que ceux qui hurlent ici contre les violences policières ont prononcé un seul mot pour la défendre ? Non. Croyez-vous que les associations féministes ont manifesté leur soutien à cette militante ? Non. Croyez-vous que les radios et les chaînes de télévision l’ont invitée sur leurs plateaux ? Pour la plupart, non.
Comme le disait Jérémie : Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et ils n’entendent pas. Mais jusqu’à quand ? Ils ont voué les candidats du Rassemblement national aux gémonies, ont répété sur toutes les chaînes que le fascisme menaçait la France, et voilà qu’au moment où une femme est menacée de mort par la plus monstrueuse des tyrannies, voilà qu’ils se taisent.
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Les faits sont simples, elle les a dits
Il faut accepter cette pensée selon laquelle un jour tous les problèmes seront résolus. L’idée d’un Grand Soir est tellement séduisante qu’on ne peut s’en débarrasser. Parce que nous vivons perpétuellement dans le projet, il nous est difficile de ne pas croire qu’il fera beau dimanche. Et qu’un jour, après avoir vécu le pire, les choses vont s’arranger. Même les plus mécréants des humains, croient encore en quelque chose, une bonne étoile, un renversement de situation, ou simplement une amélioration de la météo.
Pour écrire cela, il ne faudrait pas avoir entendu les propos de cette dame qui a perdu son mari dans des conditions tragiques. Gendarme tué par un délinquant récidiviste. Les faits sont simples, elle les a dits, dans un langage d’une clarté limpide. Un langage que nous n’avions pas entendu depuis des années. Pour elle, pour ses enfants, la bonne étoile et l’espoir sont des mots qui n’ont aucun sens.
Pourtant, après un tel drame, il y a encore aujourd’hui des idéologues pour excuser la délinquance. Pour cela, qu’y a-t-il de plus pratique que l’explication sociologique ? Ils sont pauvres, donc…Déjà enfant, il a été violenté par son père, donc…Il vient d’un quartier où la règle est celle du plus fort, donc… C’est la vieille idée selon laquelle « Nous n’y sommes pour rien », une idée très ancienne. « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » disait Jésus (Luc 23 : 34). Pas très différent de ce que disait Marx « Ce n’est pas la conscience qui détermine notre être, mais l’être social qui détermine la conscience ». Il ajoutait que les hommes faisaient leur propre histoire, mais dans des conditions non déterminées par eux-mêmes, ce qui revient à nier toute idée de liberté. Les hommes n’étant que les membres d’un « troupeau », d’une « classe sociale », ou selon certains aujourd’hui, d’une « ethnie », d’une catégorie… d’un « peuple colonisé »…leurs actions seraient déterminées exclusivement par cette appartenance. L’individu disparaît derrière le groupe. Ce n’est pas lui qui pense, pas lui qui délibère. On est individu par intérim, réduit à un espace où circulent non plus des idées, mais les revendications et les colères d’une troupe, porte-parole parfois de millions de gens présentés comme des victimes. Un enfant non encore né sera considéré plus tard comme le descendant d’un peuple colonisé ou, par malchance, d’un peuple colonisateur ! Quelle horreur !
Plutôt que le Grand Soir -on se demande même s’il faut le souhaiter, vu le comportement inquiétant de ceux qui le prônent- que vienne le jour où l’on ne jugera plus les hommes pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils font.
Quand celui qui a utilisé sa voiture comme une arme sera jugé, on pourra encore entendre les banalités d’usage, que la mort d’un homme est une tragédie, que c’est un acte inacceptable, que la justice sera implacable et que le juge n’aura pas la main qui tremble. Mais le juge aura toujours au fond de lui cette petite voix qui lui demandera : toi qui juges, es-tu bien sûr que cet homme à la barre est pleinement responsable de ses actes ? Est-il besoin de rappeler que Sarah Halimi a perdu la vie, victime d’un homme en proie à « une bouffée délirante aigüe, diagnostic absolument irrécusable » selon le psychiatre ?
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