Courage est une femme

 

 

 

 

 

 

 

Elle se promène, nue 

 

Ou presque. C’est sur la place, les gens tournent, 

 

Nonchalants 

 

Ou pas. Ils passent et repassent, 

 

Femmes vêtues de noir, 

 

Hommes bigarrés, interloqués, fascinés 

 

Ou presque, confondus oui confondus. 

 

Sur place hormis les femmes, pas d’uniforme. 

 

Elle se promène, virevolte, revient sur ses pas : 

 

Démarche lente et mesurée. 

 

 

Que deviendra-t-elle, qui sait ? Peut-être 

 

Une bonne étoile, 

 

Un sauveur inattendu, 

 

Voleront à son secours ?

 

 

 

Mais de nous ici 

 

 Elle ne peut rien attendre, 

 

Car même pour les plus ardentes féministes, 

 

Après une semaine de courageux combats, 

 

Aujourd’hui 

 

 C’est dimanche.

 

 

§

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur l’art de se taire

 

 

 Il ne participa pas à la marche contre l’antisémitisme qui réunit 180.000 personnes quelques jours après le pogrom du 7 octobre 2023. Absence pour ne pas diviser ? Mais ceux qui divisent ne sont-ils pas ceux qui ne supportent pas l’existence de l’autre ? L’antisémitisme est un suprême instigateur de haine et de discorde.

 

 Il qualifie les bombardements israéliens sur Gaza et le Liban d’actes de barbarie, alors que chacun sait (lui le premier) que les terroristes islamistes du Hamas et du Hezbollah utilisent les populations comme bouclier humain.

 

 En réduisant la naissance de l’état d’Israël à une décision de l’ONU, il falsifie l’histoire, tirant un trait sur les persécutions des communautés juives en Russie tsariste et en Europe de l’est, et le vœu des juifs de créer enfin leur propre état, vœu des pionniers du sionisme, formulé en 1917 par le ministre Balfour.

Faut-il rappeler à ce président qu’il s’est passé quelque chose dans les années trente et quarante en Allemagne et en Europe, et que cette chose abominable a conduit les survivants à fonder leur propre pays ?

 

 Il y a quelques jours un garçon a été violemment agressé parce qu’il était gay et juif. Des passants courageux sont intervenus et lui ont peut-être sauvé la vie. Par contre l’émotion n’a pas submergé les ondes de nos radios. Quant au président, il n’a rien dit. N’était-ce pas son rôle de condamner des actes qui, en agressant les homosexuels et les juifs, s’en prennent l’humanité tout entière ?

 

 

 

 

 

 

 

§

 

 

 

 

Tergiversations

 

 

 

 Dans ses Essais (livre II, 12) Michel de Montaigne évoque l’instabilité de nos jugements. Ceux-ci varient selon nos affections, nos plaisirs et nos souffrances. Avec courage, il avoue :

 

« En mes écrits mêmes, je ne retrouve pas toujours le sens de ma première pensée ; je ne sais ce que j’ai voulu dire et m’échaude souvent à corriger et y mettre un nouveau sens, pour avoir perdu le premier, qui valait mieux. Je ne fais qu’aller et venir : mon jugement ne va pas toujours en avant ; il flotte, il vague,

…comme une frêle barque surprise sur la vaste mer par un vent furieux. (Catulle, XXV, 12) »

 

 L’instabilité des jugements est un mal qui touche malheureusement un homme que vous connaissez bien. Capable d’affirmer un jour le contraire de ce qu’il avait dit la veille, c’est bien ce que relevait Montaigne pour lui-même. Le philosophe en avait conscience. Mais l’homme dont je parle a une particularité : il est homme d’état, en charge du pays. Si ses jugements varient selon ses affections, ses plaisirs et ses souffrances, qu’il prenne sa liberté, qu’il peigne, qu’il sculpte, qu’il chante ou anime des spectacles, pour un succès assuré et surtout sans promesses à tenir à des millions de français qui ne sont pas assez intelligents pour comprendre ses tergiversations.

 

 

 §

 

 

 

 

Ohad Yahalomi,  Ofer Kalderon

 

 
365 jours

 

 

 

 

 

 

 

 

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Marzieh Hamidi

 

 

 

 

 

« Chaque matin, quand j'ouvre mon compte Instagram ou Twitter, je découvre des messages terribles. Ils m'envoient des photos de leurs sexes, des messages vocaux : « Je veux te violer » Je dois affronter toute cette violence chaque jour, mais si je laisse tomber, si je reste à la maison, que je pleure et que j'ai peur, ce sont eux qui gagnent ! » (source : RFI, 12 septembre 2024)

 

 

 Ces mots sont de Marzieh Hamidi, une femme afghane réfugiée en France sous protection policière. Réfugiée, non seulement parce qu’elle est une femme, mais parce qu’elle combat la dictature des talibans dans son pays et le sort terrible qu’ils réservent aux femmes en leur imposant de se cacher les yeux, en leur interdisant de s’instruire et de pratiquer le sport.

 

 

 Aujourd’hui, par son combat courageux, Marzieh Hamidi risque sa vie dans notre pays. Le plus inquiétant, c’est que les menaces de viol et de mort qu’elle reçoit viennent du monde entier. Inquiétant, parce que cela montre l’étendue du fléau incarné par l’islamisme.

 

 

 Croyez-vous que ceux qui hurlent ici contre les violences policières ont prononcé un seul mot pour la défendre ? Non. Croyez-vous que les associations féministes ont manifesté leur soutien à cette militante ? Non. Croyez-vous que les radios et les chaînes de télévision l’ont invitée sur leurs plateaux ? Pour la plupart, non.

 

 

 Comme le disait Jérémie : Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et ils n’entendent pas. Mais jusqu’à quand ? Ils ont voué les candidats du Rassemblement national aux gémonies, ont répété sur toutes les chaînes que le fascisme menaçait la France, et voilà qu’au moment où une femme est menacée de mort par la plus monstrueuse des tyrannies, voilà qu’ils se taisent.

 

 

 

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Les faits sont simples, elle les a dits

 

 

 

 Il faut accepter cette pensée selon laquelle un jour tous les problèmes seront résolus. L’idée d’un Grand Soir est tellement séduisante qu’on ne peut s’en débarrasser. Parce que nous vivons perpétuellement dans le projet, il nous est difficile de ne pas croire qu’il fera beau dimanche. Et qu’un jour, après avoir vécu le pire, les choses vont s’arranger. Même les plus mécréants des humains, croient encore en quelque chose, une bonne étoile, un renversement de situation, ou simplement une amélioration de la météo.

 

 Pour écrire cela, il ne faudrait pas avoir entendu les propos de cette dame qui a perdu son mari dans des conditions tragiques. Gendarme tué par un délinquant récidiviste. Les faits sont simples, elle les a dits, dans un langage d’une clarté limpide. Un langage que nous n’avions pas entendu depuis des années. Pour elle, pour ses enfants, la bonne étoile et l’espoir sont des mots qui n’ont aucun sens.

 

 Pourtant, après un tel drame, il y a encore aujourd’hui des idéologues pour excuser la délinquance.  Pour cela, qu’y a-t-il de plus pratique que l’explication sociologique ? Ils sont pauvres, donc…Déjà enfant, il a été violenté par son père, donc…Il vient d’un quartier où la règle est celle du plus fort, donc… C’est la vieille idée selon laquelle « Nous n’y sommes pour rien », une idée très ancienne. « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » disait Jésus (Luc 23 : 34). Pas très différent de ce que disait Marx « Ce n’est pas la conscience qui détermine notre être, mais l’être social qui détermine la conscience ». Il ajoutait que les hommes faisaient leur propre histoire, mais dans des conditions non déterminées par eux-mêmes, ce qui revient à nier toute idée de liberté. Les hommes n’étant que les membres d’un « troupeau », d’une « classe sociale », ou selon certains aujourd’hui, d’une « ethnie », d’une catégorie… d’un « peuple colonisé »…leurs actions seraient déterminées exclusivement par cette appartenance. L’individu disparaît derrière le groupe. Ce n’est pas lui qui pense, pas lui qui délibère. On est individu par intérim, réduit à un espace où circulent non plus des idées, mais les revendications et les colères d’une troupe, porte-parole parfois de millions de gens présentés comme des victimes. Un enfant non encore né sera considéré plus tard comme le descendant d’un peuple colonisé ou, par malchance, d’un peuple colonisateur ! Quelle horreur !

 

 Plutôt que le Grand Soir -on se demande même s’il faut le souhaiter, vu le comportement inquiétant de ceux qui le prônent- que vienne le jour où l’on ne jugera plus les hommes pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils font.

 

 Quand celui qui a utilisé sa voiture comme une arme sera jugé, on pourra encore entendre les banalités d’usage, que la mort d’un homme est une tragédie, que c’est un acte inacceptable, que la justice sera implacable et que le juge n’aura pas la main qui tremble. Mais le juge aura toujours au fond de lui cette petite voix qui lui demandera : toi qui juges, es-tu bien sûr que cet homme à la barre est pleinement responsable de ses actes ?  Est-il besoin de rappeler que Sarah Halimi a perdu la vie, victime d’un homme en proie à « une bouffée délirante aigüe, diagnostic absolument irrécusable » selon le psychiatre ?

 

 

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Hurler ou réfléchir

 

 

 

 

 Au lieu de se perdre en sarcasmes contre l’extrême droite, il faudrait se demander pourquoi dix millions d’électeurs accordent leurs suffrages au Rassemblement national.

 

 Mais « se demander pourquoi », c’est réfléchir. Une activité difficile, surtout si elle risque de mettre en cause ses propres convictions. Nietzsche disait que celles-ci sont pires que les mensonges. En outre, crier dans la rue « Le fascisme ne passera pas » est bon pour la conscience, avec l’impression d’agir contre le diable.

 

 Depuis environ cinquante ans, de gouvernement en gouvernement, l’état a rendu les armes. Sous la dictature idéologique d’une gauche qui interdit d’interdire, qui confond liberté et laisser faire, islamophobie et racisme, qui ne voit dans le maintien de l’ordre que des violences policières, et qui juge les manifestations de rue plus démocratiques que les consultations électorales, la majorité des élus de la république se sont rendus involontairement complices des pires ennemis de la démocratie.  

 

 On pourra hurler pendant des années encore « le fascisme ne passera pas », si personne n’ose changer le cap, remettre le pays sur les rails, il n’est pas impossible qu’un jour le fascisme passe.

 

 

 

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Naufrage

 

 

 Je vais sans doute choquer certains de mes lecteurs, mais on ne peut s’empêcher parfois de dire ce qu’on a sur le cœur. Voilà. Depuis quelques années, l’extrême gauche montre un visage qui n’a rien, absolument rien à voir avec ses origines, plus précisément avec les idées révolutionnaires. Qu’elle ait rompu avec les principes énoncés par ses maîtres à penser, ce n’est pas le plus grave. Penser et préparer la révolution suppose d’ailleurs qu’on refuse toute obéissance aux dogmes. Le problème est ailleurs et bien plus profond.

 

 L’extrême gauche a rompu ses liens avec la classe ouvrière. Depuis plus d’un siècle et demi, cette dernière était la base, le pilier, la raison d’être de la pensée révolutionnaire. On ne pouvait concevoir le socialisme comme un sujet de conversation dans des salons où l’on cause, ni comme une opinion parmi d’autres : car il en allait du sort de l’humanité. De l’émancipation de la classe ouvrière, de son appropriation des moyens de production dépendaient l’avenir des peuples, le bonheur sur terre. Les premiers socialistes se sont efforcés sans relâche de défendre les revendications des travailleurs, de favoriser la création d’associations et de syndicats, sans jamais oublier que ce combat contribuait à créer et développer la conscience de classe, car rien ne pouvait être obtenu des capitalistes sans l’unité de ceux qui se battaient pour vivre. Unité dans l’atelier, dans l’usine, unité au niveau planétaire : Prolétaires de tous les pays unissez-vous !

 

 Le mouvement ouvrier a connu des succès indéniables. Mais la progression des salaires, l’amélioration des conditions de travail, la sécurité sociale, les congés payés n’ont pu être obtenus qu’au prix de luttes, de grèves et de sacrifices, parfois jusqu’à la mort dans des affrontements avec les forces de l’ordre, ordre d’un monde injuste, inégalitaire aux mains d’une minorité d’hommes propriétaires de tout. Certains succès ont éveillé l’espoir de voir changer les choses. La révolution russe, qui coïncidait avec la fin de la guerre meurtrière de 1914-18 montra pour la première fois qu’un peuple résolu, organisé, pouvait tenter de mettre un terme à l’exploitation de l’homme par l’homme.

 

 Comment aurait-on pu imaginer une suite aussi tragique ? Comment aurait-on pu prévoir que la classe ouvrière pour la première fois victorieuse allait porter au sommet de son état une bande de bureaucrates sans foi ni loi, n’ayant d’autre ambition que de se maintenir au pouvoir par des manipulations et la violence, en profitant de tous ses avantages, cela au prix de famines, de déportations et de millions de victimes, par l’instauration d’un système policier impitoyable ? Qui aurait imaginé cela au mois d’octobre 1917 ?

 

 Même en 1989 quand tout a implosé, il y avait des gens pour y croire encore. Va-t-on leur reprocher quand on sait que pour beaucoup de travailleurs, militants, sympathisants communistes, socialistes et même sans partis, l’URSS et les « démocraties populaires » étaient annonciatrices d’un monde nouveau en construction, alliant progrès social et amitié entre les peuples ? La déception fut à la mesure de l’immense espoir que 1917 avait suscité. La chute du mur de Berlin et du rideau de fer plongea des millions de gens de gauche, ici en occident, dans le désarroi. Même les trotskistes qui avaient espéré une révolution politique et la fin du stalinisme ont dû reconnaître que les événements n’allaient pas dans le « bon » sens de l’Histoire. Dans les faits, le programme de la Quatrième internationale ne s’était pas vérifié. Et le plus insupportable pour la gauche tout entière fut de reconnaître la victoire du capitalisme.

 

 Le mur est tombé. Comme ces maisons en construction d’où sortent des fers à béton rouillés et qui restent comme cela, abandonnées et tristes car on ne peut s’empêcher de penser qu’une famille en avait fait un projet pour la vie, et puis la vie en décida autrement, comme ces ruines qu’on rencontre dans des lieux déshérités, le communisme n’a pas été édifié. A-t-il seulement commencé à l’être ? Alors des millions de gens se frottent les yeux, se disent que tout est foutu. Beaucoup plus que cela : c’est leur combat, leur foi, leur vie qui s’écroulent. Non seulement il n’y a plus rien, mais on s’est trompé. Tout ça pour ça. Terrible. Peut-on avec des mots commenter  la profondeur de leur désespoir ? Seul peut-être le théâtre pourrait le faire.

 

 C’est d’ailleurs ce qui se passe aujourd’hui. Nos nostalgiques ont tout perdu, leurs illusions et la classe ouvrière. Désorientés, en pleine démocratie ils jouent aux antifascistes, s’inventent de nouveaux idéaux, renouent avec l’éternel antisémitisme. Dépourvus de toute base sociale, ils se cherchent un nouveau prolétariat dans les populations issues de l’immigration, et là…ils rencontrent le pire ennemi de la classe ouvrière : le fondamentalisme religieux. Mais ce qu’ils semblent ignorer, c’est que si ce dernier l’emporte un jour, il ne fera de cadeau à personne, même à l’extrême gauche.

 

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Rien ne change

 

 

 

 

 

 Je me rappelle un temps où, pour ne pas nuire à l’union de la gauche, il était malvenu sur les plateaux de télévision d’évoquer la sortie du livre de Soljenitsyne “L’archipel du goulag”. Aussi beaucoup de socialistes ont gardé le silence car c’était pour la bonne cause : sauvegarder l’unité pour battre la droite.

 

 

 

 Depuis une cinquantaine d’années, combien de fois a-t-on entendu cet argument : « Avant tout battre la droite ! » Certes la droite n’a jamais été blanche comme neige, mais au moins a-t-elle rempli un important rôle dans l’histoire : permettre à son adversaire toutes les compromissions, les accords de façade, et les mensonges pas toujours par omission, y compris le plus grave : cacher les crimes du communisme dans le seul but de gagner les élections grâce à l’unité du camp « progressiste ».

 

 

 

 Qu’on ne s’étonne pas aujourd’hui de voir des partis politiques inconciliables se rabibocher en une demi-journée. Cette fois, ce n’est pas en cachant les crimes commis au pays des soviets, mais en feignant d’oublier l’antisémitisme d’un parti grâce auquel ici et là on pourra conserver un siège. Rien de nouveau sous le soleil. Pour une grande partie du personnel politique, les convictions sont peu de choses.

 

 

 

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La mémoire qui flanche

 

 

 Les propos antisémites de Jean-Marie Le Pen prononcés il y a trente ans il ne faut pas les oublier. Par contre, on peut tirer un trait sur ceux dits et répétés depuis le 7 octobre par plusieurs membres de la mouvance « insoumise ». Quelques jours auront suffi pour oublier les jeux de mots sur les camps, les « meurtres » (je ne peux évoquer le terme exact, c’est trop dur) de bébés dont seul Israël serait coupable, les flèches pointées sur des personnes de confession ou d’origine juives, l’absence assumée à la manifestation contre l’antisémitisme…

 

 Comme au temps de la parution de « L’archipel du Goulag », quand, pour éviter de faire exploser l’union de la gauche, il ne fallait pas évoquer les crimes du communisme, aujourd’hui au nom de la même union de la gauche, tout peut s’oublier.

 

 Comment un citoyen de ce pays peut-il apporter quelque crédit à des gens de si peu de foi ? Qui n’agissent qu’en fonction de leur propre avenir politique ?

 

 

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Comment peut-on en arriver à une telle haine ?

 

 

 Un candidat qui se couvre de son drapeau au passage de la chanteuse Eden Golan, des huées pendant la prestation de celle-ci, une autre qui fait semblant de dormir, des manifestations monstres dans les rues de Malmö, drapeaux palestiniens en tête, celui d’Israël piétiné… Et puis en France dans les médias, à de rares exceptions près, ce silence insupportable, et quand il est rompu, des commentaires qui évitent d’évoquer les paroles de la chanson et la référence au pogrom du 7 octobre, une date que, si rien ne se passe, seuls les juifs n’oublieront pas.

 

 On disait il y a quelques années que l’antisémitisme était l’affaire de tous, ce n’est plus le cas aujourd’hui, sauf pour quelques humains courageux qui ont gardé quelques notions d’histoire.

 

 S’il y a des gens qui souffrent à Gaza, il y en a aussi en Afrique, au Soudan, en Iran, en Chine, en Corée du nord et en Afghanistan. Pourquoi n’en parle-t-on pas ? Ou si peu ?

 On s’indigne quand l’état d’Israël est en cause. Impossible de ne pas voir un mobile antisémite dans cette indignation. 

 

 

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Islamophobie 

 

 

 

 

 Je ne comprends pas la tolérance dont font preuve les politiques et les médias à l’égard des intégristes religieux. Ces illuminés qui prennent à la lettre les textes « sacrés » sont des gens dangereux, des ennemis du genre humain. Convertir ou éliminer, voilà toute la sainteté de leur guerre. C’est pourquoi je ne partage pas ce mot d’un ancien président de la république :

 

 

« L’islamophobie est condamnable, c’est du racisme ».

 

 

 Et alors ? L’islam n’est pas une race. L’islam n’est pas une nation. L’islam n’est pas un peuple. La peur de l’étranger est irrationnelle et dangereuse et conduit au racisme. Mais craindre des préceptes, des dogmes, des pratiques inégalitaires, violentes, guerrières est une attitude tout à fait compréhensible. On peut nouer des liens d’amitié avec des étrangers et craindre le fanatisme. A l’inverse, il peut arriver que les pratiquants d’une religion soient xénophobes. On peut être athée et aimer l’humanité. On peut être islamophobe et fréquenter des amis asiatiques, iraniens, indiens, arabes, kabyles, français, blancs, noirs, jaunes, rouges, africains, asiatiques, américains du nord et du sud, européens. On peut être anticlérical et fréquenter les mêmes.

 Je revendique le droit d’afficher, de manifester mon islamophobie. Pour moi, il n’y a pas de pays catholiques, protestants, bouddhistes, musulmans, animistes, orthodoxes… D’abord, un pays, ça ne sait pas lire, ça ne prie pas, ça ne défile pas derrière des idoles, ça ne voile pas les femmes, ça ne s’enchaîne pas aux grilles des cliniques où l’on pratique l’avortement. Pour moi, il n’y a pas plus de peuple catholique, protestant… D’ailleurs, les gens sont si différents, que je me demande encore ce qu’est un pays, ce qu’est un peuple. On peut se sentir plus proche d’un étranger dont la langue nous est incompréhensible que d’un voisin de palier français de souche. Et inversement.

 Les religions exploitent à fond l’ignorance… allez disons le mot : la bêtise humaine. Le problème avec cette dernière, c’est qu’elle n’a pas de couleur de peau, elle n’a pas non plus de frontière. Malheureusement, car si la bêtise avait sa nation, son état, son peuple, on pourrait la montrer du doigt et rigoler un bon coup. Mais elle se répand, et apparaît quelquefois là où on l’attend le moins, chez des gens très instruits par exemple, cultivés même, et tout près de chez nous. Ces gens s’en prennent à qui ?

 

 Alors qu’un professeur a été tué pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, des gens instruits, informés, cultivés qui parlent dans la radio s’en prennent à qui ? A la violence ! Les mêmes passent en cortège et prônent l’apaisement dans des marches « blanches ». L’église pourtant meurtrie appelle aussi à la paix, prière en plus. Autant d’attitudes lâches de gens qui ne veulent pas voir, qui ne veulent pas nommer l’ennemi. Et quand par pur hasard, par inadvertance celui-ci est nommé sur un plateau de télé, c’est aussitôt pour le dédouaner en invoquant la misère dans les quartiers, le chômage, l’impuissance des parents, le manque d’éducation, le manque de moyens pour l’école, la disparition des services publics. Bref le coupable, c’est le capitalisme, l’occident colonisateur et raciste qui se croit dispensateur des lumières mais qui en réalité voudrait imposer ses lois au reste du monde. Pour cette idéologie du renoncement, les victimes réelles ne sont pas loin d’être les auteurs des attentats.

 

 

On assiste à une sombre manipulation, selon le procédé du « Turnspeech » cher aux négationnistes :

 

« La Shoah réelle, c’est celle qui se déroule sous nos yeux dans les territoires palestiniens sous la botte israélienne ».

 

 

 Jusqu’où faudra-t-il aller dans l’horreur pour voir nos intellectuels de gauche –une certaine gauche- désigner l’ennemi et le combattre ? J’ai peu d’espoir. On sait à quel point la chute du communisme pour eux a été d’autant plus dure qu’elle signifiait du même coup la victoire du Satan capitaliste. Si maintenant on leur enlève l’électorat qui les écoute encore, ces jeunes et moins jeunes des quartiers déjà bien islamisés, ce prolétariat de substitution, que leur restera-t-il ?

 

 Mais peut-être avons-nous d’autres ressources, des gens qui, sans parler dans le poste, feront leur travail d’explication, n’hésiteront pas à affronter les sujets qui font des vagues, bref des gens courageux qui sauront ne pas fermer les yeux devant l’évidence. Regardez Samuel Paty.

 


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Sur le droit de se défendre

 

 Donc, l’Iran aurait le droit de se défendre. Les auteurs de cette idée lumineuse n'ont pas de mots assez durs pour condamner (en France) les agissements inacceptables de certains hommes envers les femmes...avant même tout jugement rendu par la justice. Pour eux, la présomption d’innocence n’existe pas. Sauf en Iran. Quand là-bas la dictature condamne et tue les personnes qui se décoiffent, ici on ferme les yeux et on se bouche les oreilles.

 

 Laissons faire les mollahs, faisons-leur confiance. Peut-être sont-ils les hérauts d’un monde nouveau, une société enfin à échelle humaine dont les drones chargés de bombes envoyés sur Israël sont les premiers signes annonciateurs ?

 

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