Une agression à Bagneux
Bagneux.
Les choses sont claires. Antisémitisme et homophobie… Tiens ça nous rappelle quelque chose, mais si : les étoiles jaunes et les triangles roses, considérés comme des sous-hommes au siècle dernier, et victimes innocentes de brutes épaisses en chemises brunes.
Dîtes-moi si je me trompe, mais je trouve les médias nationaux et la municipalité de Bagneux bien timides sur cette affaire, surtout cette dernière : son communiqué se termine par un appel à la prudence, un appel à éviter les « amalgames hâtifs » (amalgame : mélange d'éléments différents qui ne s'accordent guère, d'après Petit Robert). S'il s'agit d'une allusion à Ilan Halimi, je ne vois pas où est l'amalgame, puisque Ilan Halimi était lui aussi un jeune homme (et ses agresseurs des brutes aussi épaisses, la seule différence étant qu'Ilan en est mort).
A ce propos d'ailleurs, est-il acceptable de lire sous la plume des journalistes de l'Humanité et de Libération (éditions du 06 mars) : « un jeune juif de 19 ans », ou « Ilan Halimi, un jeune juif » ? Dans la bouche de Le Pen, cela ne serait pas étonnant, mais de la part de démocrates ! Ces mêmes journalistes diraient-ils : « un jeune breton », « un jeune arabe », « un jeune turc », « un jeune africain », « un jeune catholique », « un jeune musulman », « un jeune protestant » , « un jeune témoin de Jéhovah »? Non, ils ne l'écriraient ni ne le diraient. Parce que nous vivons dans un pays qui est une république une et indivisible dont les citoyens –d'origines diverses - sont les français.
Donc, un jeune homme a été agressé, insulté, frappé à coups de poing et de pieds par six hommes qui, l'ayant menotté, ont exercé sur lui des sévices. Sur son front ont été inscrits les mots : « sale juif » et « sale pédé ».
Amicales pensées à Matthieu et à ses proches.
Place à la justice.
