Un domaine où l'art et l'argent font bon ménage !

 

 

 

 Les appareils de prise de vues, de toutes tailles, aux formes les plus bizarres, assemblages mécaniques de précision, sont les témoins du génie inventif des hommes depuis deux cent ans et plus encore, si on remonte aux peintres de la Renaissance qui maniaient la camera obscure, aux philosophes de l’antiquité découvreurs du sténopé. Ces appareils qui prennent des clichés instantanés mais n’en délivrent aucune image sur le moment, qui gardent en mémoire dans leur chambre noire des paysages, des portraits, des événements, sont toujours un peu enrobés de mystère. Je le lis sur les visages des enfants qui me demandent de leur montrer le dos de mon appareil et sont surpris de n’y rien découvrir. Du noir, rien que du noir. Car la réalité est une chose, l’image en est une autre, elle vient plus tard, beaucoup plus tard. Ce qui est normal, puisqu’elle n’est qu’une représentation. La photographie avec les appareils appelés aujourd’hui « argentiques » est assez proche de la peinture. Elle demande un travail, un effort. Ceux qui passent des heures dans un laboratoire le savent bien.

 

 Je voudrais faire partager ici ma passion pour ces appareils, dans la limite de mes connaissances, car je ne prétends pas faire œuvre d’historien, encore moins de technicien. Aussi est-ce l’occasion, en ce début de siècle où tout va très vite, où tout se fait très vite, où tout change, de jeter un regard –non sur le passé !- mais sur ce qui est beau et durable, car pour moi la photographie sur des supports couverts d’argent est un art noble, éternel.

 

 Mosquito 6x9.jpg

 

cliché M.Pourny

 

 

 Le Mosquito 6x9 fut mon premier appareil, je devais avoir dix ans, il me fut offert à Noël par le comité d’entreprise de l’usine où travaillait mon père. Il est en bakélite et produit des clichés de 6 x 9 cm (exactement 5,5 x 8,2cm). C’était la grande époque de la bakélite qui avait par rapport au métal l’avantage de la légèreté, tout en étant sensible aux chocs. Les Ultrafex proposés nombreux sur les tréteaux des brocantes datent du début des années soixante et sont les copies conformes du Mosquito (ou le contraire ?). 

Ultrafex.jpg

Ultrafex 2.jpg

 

clichés M.Pourny
 

 

 L’objectif est un simple ménisque, et l’image n’étant pas renvoyée sur un plan, le dos de la chambre est incurvé.

 

Avant la prise de vues, il faut faire coulisser la platine porte objectif vers l’avant jusqu’à la butée. Le tirage optique est alors correct, et le déclencheur peut être actionné.

 

 Une seule vitesse, approximativement le 1/30° de seconde plus la pose B. Deux réglages pour la luminosité : soleil ou temps gris. Le point est réglé sur l’hyperfocale, entre 5 et 10 mètres. L’ouverture de la lentille étant de 1 :11 (c’est ce que j’évalue) tout est à peu près net de 3m à l’infini. Je dis bien à peu près, car à la qualité moyenne de l’optique s’ajoute le flou de bougé, le déclencheur étant un peu dur –à moins de s’appuyer sur un support solide ou un trépied.

 Attention aussi –pour les étourdis dans mon genre- aux doubles expositions : toujours faire avancer la pellicule avant chaque prise de vue !

 

 Depuis bien longtemps la photographie est impossible avec cet appareil, car il n’accepte que les bobines 620 qui ne sont plus sur le marché. A moins de bricoler… et d’enrouler dans le noir une pellicule 120 sur la bobine à petit trou… cela en vaut-il la peine ? Allez, il a bien mérité un peu de repos après un demi-siècle d’existence, hop ! Dans la vitrine.

 

 Je voudrais vous montrer des photos prises avec cet appareil, des négatifs qu’à l’époque (de 1958 à 1968) je confiais au photographe, ou plutôt à la Maison de la presse d’Andrésy, qui me rendait les tirages en format 9x13. Je vais essayer d’agrandir les meilleurs en 18x24. A bientôt !

 

§

 

 



28/01/2014
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