Trois mots

 

 

 

En flânant dans la rue il vous arrive certainement de vous arrêter devant un kiosque et de jeter un œil sur la une des quotidiens. Ce fut mon cas la semaine dernière, il faut dire que l’actualité, sociale en particulier, incite chacun d’entre nous à s’informer. Si on ajoute au climat social délétère le danger terroriste, chacun s’enquiert heure par heure de ce qui se passe dans le pays. Je tombai donc sur ce titre en grands caractères :

 

LIBERTE, EGALITE, MANIFESTEZ !

 

 Plus qu’un titre, plus qu’un scoop, c’était une injonction. J’oserai même, vu l’état d’urgence dans lequel les fous de l’islam ont plongé le pays : un appel au meurtre. Les policiers déjà mobilisés chacun sait pourquoi, et fatigués, avaient bien besoin d’être appelés à protéger vitrines, magasins, bâtiments publics et hôpitaux contre des cagoulés qui profitent du conflit social pour faire connaître au peuple leur programme : tout casser, à commencer par la police. On peut regretter que des syndicalistes, des journalistes, des gens de tous les jours aient déjà oublié ce qu’ils doivent à nos policiers sans la vigilance desquels les libertés de circuler, de dire, de publier et de blasphémer seraient réduites à néant.

 Mais il y a autre chose. De qui est venue l’idée d’un titre aussi provocateur ? Ce journaliste doit pourtant savoir que du temps où ses maîtres à penser régnaient sur la moitié de l’Europe, il n’était pas question de manifester, impensable de revendiquer, dangereux d’exprimer une opinion autre que celle du secrétaire général, quand à l’égalité, elle était le fait de ceux qui n’étaient pas membre du parti, qui devaient se contenter du minimum en attendant des jours meilleurs, après l’édification définitive du bonheur sur la terre. On me dira, les communistes ont changé, ce ne sont plus les mêmes aujourd’hui, regardez en Italie, le mot lui-même n’est plus revendiqué. J’écoutais leur secrétaire général l’autre jour, il me faisait presque de la peine, pas de grande envolée, encore moins de colère, un ton monocorde, quand à l’humour vous aurez plus de chance d’en trouver chez les militaires. Aucune référence au passé, le Goulag, les procès de Moscou, les internements en hôpitaux psychiatriques, l’écrasement des révoltes ouvrières dans les pays de l’est,  tout est passé sous silence, tout est oublié. C’est dangereux l’oubli, ça peut coûter cher. J’y pensais il y a quelques mois en apprenant que sur la place de la République où manifestait l’extrême gauche, un philosophe avait été interdit.

 

 

                                                                                      §  

 



05/10/2016
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